5 mai 2025

Petit-Saguenay amorce sa démarche vers une communauté nourricière

Le mercredi 2 avril, une diversité d’acteurs s’est réunie autour d’un repas convivial pour marquer le lancement officiel de la démarche de développement du Plan de développement de communauté nourricière (PDCN) à Petit-Saguenay. Le PDCN vise à 1) dresser un portrait global du système alimentaire actuel de Petit-Saguenay, en tenant compte de ses dimensions économiques, sociales et environnementales et 2) définir des actions prioritaires pour rendre ce système plus autonome, résilient et solidaire.

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Ça prend un village pour nourrir un village

Cette première rencontre avait pour objectif de présenter la démarche et ses grandes lignes, tout en confirmant l’engagement des acteurs et leur intérêt à s’y investir. Les participants représentaient l’ensemble des maillons du système alimentaire local : de la production agricole à la transformation des aliments par les restaurateurs, en passant par leur transport (par exemple, les popotes mobiles) et leur distribution via les épiceries du village. La consommation par les citoyens — les mangeurs — en constitue bien sûr le cœur. Le cycle alimentaire se poursuit avec la gestion des matières résiduelles, essentielle à une approche durable. Enfin, l’éducation à l’alimentation complète ce portrait, en sensibilisant la population à des choix alimentaires sains et responsables. Eh oui ! Ça prend tout un village pour nourrir un village. Le groupe était aussi composé de représentants un peu moins locaux, mais tout aussi primordiaux, de la MRC du Fjord-du-Saguenay, du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ou encore du CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Une deuxième rencontre a eu lieu le mercredi 16 avril avec les mêmes acteurs. Ensemble, ils ont réalisé un FFOM (forces, faiblesses, opportunités, menaces) du système alimentaire local. L’analyse complète est en cours, mais certaines grandes lignes se dessinent déjà. D’abord, un besoin clair a été exprimé d’approfondir le portrait du système alimentaire, notamment dans les secteurs moins documentés comme le transport des denrées, identifié comme un angle mort important. Ensuite, plusieurs participants ont mis en lumière le potentiel de collaboration sectorielle et intersectorielle à Petit-Saguenay — par exemple, entre restaurateurs, mais aussi entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs locaux. La question de la pérennité des projets communautaires émergents, comme la forêt nourricière ou les cuisines collectives, a également été soulevée. Comment assurer leur continuité dans le temps? Enfin, l’enjeu des pertes alimentaires est apparu comme un sujet prioritaire. Ces réflexions nourriront la prochaine étape de la démarche.

La volonté d’œuvrer collectivement à l’alimentation de nos rêves

Deuxième rencontre - Exercice de FFOM

Dans une seconde phase, des consultations seront menées auprès de l’ensemble de la communauté afin d’identifier jusqu’à dix actions prioritaires à mettre en œuvre sur une période de trois ans. Déjà, certaines orientations se précisent : accroître la production locale et solidaire, renforcer les liens entre alimentation et tissu social, et tendre vers une autonomie alimentaire véritable, en assurant un accès équitable à des aliments de qualité pour tous.

La démarche se veut ouverte, évolutive et ancrée dans les réalités du territoire. Elle valorise l’innovation et mise sur les forces locales. Des outils de sensibilisation existants pourraient être mobilisés, et les initiatives éducatives déjà en place auprès des élèves de l’école locale offrent une base solide sur laquelle s’appuyer.

Les personnes présentes ont enfin insisté sur l’importance d’une approche concrète, axée sur la coopération. Si le monopole actuel du transport alimentaire représente un défi, la démarche est perçue comme un moteur d’amélioration continue et de retombées économiques positives. La forte mobilisation dès le départ laisse entrevoir l’émergence d’initiatives nouvelles et prometteuses.

Les moyens de nos ambitions

La démarche est portée localement par les Ateliers des savoirs partagés de Petit-Saguenay, qui permettent de tisser des liens entre notre municipalité, d’autres communautés rurales inspirantes à travers le Québec, ainsi que le milieu de la recherche. Grâce à cette initiative, deux stagiaires ont pu être intégrées à l’équipe de coordination du projet.

Morgane, étudiante internationale en design pour la transition socio-écologique à l’Université des transitions en France, réside à Petit-Saguenay de février à juillet pour contribuer pleinement au projet. Gabrielle, résidente de Petit-Saguenay pour sa part, réalise un stage dans le cadre de sa maîtrise en science politique à l’UQAC.

Toutes deux épaulent Juliette Charpentier, directrice du développement à la municipalité, ainsi que le conseiller municipal Jean Bergeron, qui assurent la coordination locale du PDCN. Ensemble, ils forment une équipe engagée, bien outillée pour faire avancer cette démarche ambitieuse.

Notons enfin qu’un soutien financier de plus de 27 000$ a été accordé par les Fonds fertiles, permettant d’assurer la réalisation des différentes étapes de la démarche.

Prochaines étapes

La démarche de communauté nourricière s’échelonnera d’avril à novembre 2025. Un évènement public est organisé le mardi 13 mai au Parc de la Croix de 18h30 à 20h. Au programme ? Rencontre festive et conviviale pour présenter la démarche, recueillir les idées citoyennes et faire des découvertes gustatives locales.

Enfin des consultations visant à esquisser ce que nous souhaitons mettre en œuvre collectivement se tiendront de mai à septembre. Le lancement du Plan de développement de communauté nourricière (PDCN) est prévu pour la mi-novembre !

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