On sent que l’on est bien arrivé au Bas-Saguenay lorsqu’on se fait offrir un thé ou un café dans une tasse confectionné par Kathleen.
La potière a son atelier chez elle, en haut de la côte Terre Forte, qui a donné son nom à l’entreprise qu’elle a fondé il y a de cela une quinzaines d’années. La terre argileuse étant aussi parfois appelé «terre forte», le nom était naturellement tout indiqué.
Kathleen pratique une technique d’émaillage appelée Raku, développée au 16e siècle au Japon. Raku est l’abréviation du terme japonais raku-yaki qui signifie « cuisson confortable » ou « cuisson heureuse ». Kathleen a appris cet art à ses tout débuts auprès d’Heidi, ici même au Bas-Saguenay.
Ce qui la passionne le plus dans sa pratique, c’est que les possibilités sont vastes. Il a beaucoup de finis, d’effets qu’il est possible d’obtenir, tellement d’objets que l’on peut fabriquer. Chaque pièce est une surprise unique.
Lors de notre visite, Kathleen s’apprête à faire une «batch» de nouvelles tasses. Après le modelage, celles-ci sont cuites dans un four électrique de l’atelier.
Les pièces sont émaillées avant d’être cuites à l’extérieur dans un four au propane qui monte jusqu’à 1000 degrés Celsius.
Katlheen manipule les pièces brulantes avec de longues pinces pour les plonger dans les copaux de bois, où elles prennent feu et sont recouvertes. C’est le manque d’oxygène et la fumée qui interagissent avec les pièces pour créer les motifs et les couleurs qui apparaissent, comme par magie.
La céramiste a un attachement profond avec ce territoire qu’elle a choisi et qui lui rend bien. Elle apprécie particulièrement le relief des montagnes, qui transparait dans ses œuvres. À cette image, elle en recueille des fragments, des morceaux de bois de grève qui sont intégrés aux pièces pour former une anse par exemple.
Elle a trouvé l’amour au Bas-Saguenay dans tous les sens du terme, son conjoint, l’apprentissage de la technique ancestrale du Raku et suffisamment d’espace pour l’exercer.